Symbole

Lectures : AT : Mi. 5, 1-4a
Épître : Tit. 3, 4-7 Évangile : =pr.
PR : Lc. 2, (1-14)15-20

Voilà que les anges sont partis. Le messager lumineux, le chœur céleste glorieux – la multitude des armées célestes, dit Luc – ils ont disparu, le ciel est aussi noir qu’avant. C’est un peu comme à la sortie du cinéma quand on a vu un très bon film, qu’on est encore un peu tiraillé entre le monde du film et la vraie vie – et qu’on met un instant à se situer. Où suis-je, où est la limite entre réel et imaginaire, et qu’est-ce que je vais en faire ?
J’imagine que les bergers en ont discuté. Qu’ils se sont demandés s’ils ont rêvé, si la gnôle était peut-être pas bonne, ou si les esprits de la nuit leur ont joué un tour.
Qu’est-ce qu’on fait quand on entend que Dieu s’est incarné non pas en un vaillant guerrier sur son cheval blanc, mais en un bébé dans des couches parfois pas très blanches ? Qu’est-ce qu’on fait quand on entend que Dieu est devenu – je dirais mieux : que Dieu s’est fait l’un des nôtres ? Qu’est-ce qu’on fait en apprenant que Dieu n’est pas le tout-fort, le miraculeux, qu’il ne change pas le monde par un coup de tonnerre et de baguette magique, mais qu’il est bébé, né dans des conditions de misère, dépendant pour tout, mais vraiment pour tout de la bonne volonté des adultes qui l’entourent ?
Est-ce qu’on se dit : ah, chouette, c’est pas du tout ce que j’attendais, mais ce sera certainement merveilleux ? Ou est-ce qu’on n’aurait pas tendance à se dire, cause toujours, ce que tu racontes là ce n’est pas mon Dieu, c’est une invention pure et simple ? Lire la suite